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Frédéric un amour infini – Dominique FAURE – 2024 – Ed. Ex Aequo

Quatrième de couverture

Depuis un an déjà, François note dans de jolis carnets le fil de ses jours avec Frédéric. Pour Frédéric. Il y aura maintenant cette autre année de leur vie ensemble, avec ses peurs et ses bonheurs, ses rêves et ses cauchemars, entre musique et écriture, entre quête et inquiétude. Qui est cette Liliane qui se fait appeler Lyane et qui veut s’enrouler autour de l’existence de Frédéric ? Où est Noël, cet homme aujourd’hui âgé qui aurait abusé François lorsqu’il était enfant ? L’a-t-il vraiment fait ? Est-il mort à présent ? Le spectacle des élèves-artistes devra-t-il être abandonné pour cause de menaces homophobes ? Après Frédéric – Instants de grâce, prix du Roman Gay 2022 dans la catégorie Romance, voici le récit de la suite des vies entrelacées de Frédéric et de François. Une écriture délicate, qui distille sensualité et force des sentiments dans d’autres « instants de grâce ». Ce nouvel opus, dans la continuité du précédent, peut se lire indépendamment.

Mon Avis

Après s’être apprivoisés tous les deux, après être allés au-delà de leurs souffrances intimes,  Frédéric et son compagnon François démarrent une nouvelle vie, dans leur nouveau cocon. Leur vie se passe entre amour et musique. Peut-on rêver mieux? Dans cette routine bien construite, minutée comme du papier à musique, un être s’introduit. En douceur. Presque silencieusement. Puis bruyamment. Va-t-elle briser l’harmonie du couple? Va t-elle briser sa vie paisible? De nouveaux visages traversent la vie de Frédéric et de François. Quelque chose semble les lier. Mais quoi? Doucement, ils abordent les autres et acceptent de laisser leur cocon d’amour s’ouvrir. Que vont-ils découvrir?

C’est toujours avec tendresse, douceur et pudeur, que l’auteur nous fait entrer dans la vie des deux amoureux. Cette entrée se fait petit à petit. Avec discrétion. De peur de déranger? De peur de tout interrompre? Non. Juste pour ne pas perturber la profondeur et la force de cet amour. Le texte nous transporte au son de Chopin, Bach et tant d’autres. Les mots résonnent comme des poèmes. Les émotions émergent au fil des notes. Alors, le lecteur, emporté au son des différents morceaux de musique, ne se lasse pas de lire. De rêver. D’écouter les murmures. D’entendre les souvenirs, les regrets, parfois. Ainsi va la vie de deux êtres qui, à travers leur amour, transcrivent les musiques de leur vie.

Frédéric et François, à la demande leurs amis, décident d’assumer leur besoin de récit. De découverte de moments durs de la vie. Que faire face à cette femme qui les poursuit de ses délires? Qui est-elle pour vouloir faire sauter le verrou de leur intimité? Mais, la résistance n’en est que plus ferme. Que sera leur amour au fil des années? Toujours aussi fort, aussi passionné? Le temps, Dame nature, leur entourage familial et amical, semblent se greffer à leur vie au fil de leur histoire. Tant de personnes, autour d’eux, ont subi l’impensable. Que faire pour les aider? Ont-ils moyen de le faire? Nos deux amoureux se projettent dans un monde où ils n’auront plus à cacher leur amour. Une période où tout amour sera respecté. Pourvu que ce soit pour demain.

 

9791038809543   Ed. Ex Aequo Coll. Romance   306 p.   24€

S’inventer un autre jour – Anne BERT – 2013 – Tabou Ed.

Quatrième de couverture

Sous sa plume élégante, les personnages s’émeuvent et se découvrent au travers de situations singulières. Marqués par la maladie ou la souffrance psychologique, le conformisme moral ou l’extrême pauvreté, ils vont connaître des expériences sensuelles, voire érotiques, aussi inattendues qu’intenses et lumineuses. Au-delà du côté atypique ou parfois tourmenté de ces personnages, le lecteur amoureux de belle littérature retiendra qu’il est toujours possible de S’inventer un autre jour, pour peu que l’on s’arme de tendresse et d’humour.

Mon Avis

Tout être à droit à l’amour. Par ce mot, je ne parle pas, seulement, de l’amour charnel, mais de ce moment où deux âmes entrent en communion par le biais d’un geste, d’un mot, d’un regard partagés. Deux êtres. Un lieu. Un instant T. Une conversation. Une pensée. C’est aussi de  l’amour, même si la libido n’est n’y est pas ou peu. Des hommes et des femmes naufragés de la vie, de l’amour, tentent de se créer une vie nouvelle, après bien des souffrances, des manquements, des accidents de la vie, des émotions, Qui sont vraiment ces hommes et ces femmes? Sont-ils aussi innocents qu’ils le paraissent?

Des humains blessés psychiquement, physiquement, par la vie. Ces personnes que l’on ne voit pas, ne regarde pas, n’entend pas. À un moment, ils font partie du néant. C’est de ceux-là que nous parle l’auteure. L’amour, la passion, restent, presque toujours, sous la forme de fantasmes. Ils rêvent d’une autre vie. D’un autre amour. La lecture est agréable et se fait simplement. Les mots sont ceux de la passion, du fantasme souhaité, car ce recueil est destiné à un public averti. Un public qui accompagne ces personnages, au fil des pages, dans leur déambulation physique et psychologique. Et si des destins se nouaient au hasard?

Les personnages de ce recueil sont tourmentés par la vie. Ils ne ressemblent pas aux personnes lambda que nous rencontrons et voyons. Ce sont les invisibles. Les personnes de l’ombre. Ils ne s’autorisent pas à aimer. Ils rêvent d’érotisme, de possibilités d’aimer, de contact humain. Mais ils ne se l’autorisent pas. Pourtant, comme tout humain, ils ont droit à l’amour, au plaisir, à être au contact d’une autre personne. Mais certaines blessures les poussent à s’empêcher de s’inventer une autre vie, un autre jour où tout serait possible pour eux. L’auteur les raconte avec beaucoup de tendresse, d’humanité, de douceur. Ces personnes que nul ne voit dans la rue ou autre ont aussi droit au plaisir. N’est ce pas ?

 

9782363260161    Tabou Ed. Coll. Les Jardins de Priape   218 p.    17€

Souvenirs lamentables – Françoise REY – 2013 – Tabou Ed.

Quatrième de couverture

Dans ce roman autobiographique, on découvre les histoires intimes d’une femme au cœur tendre et à la chair faible. Françoise Rey raconte l’inavouable : rencontres charnelles d’hommes parfois laids, malaroits ou âgés, piètres amants, expériences ratées, dont on n’est pas forcément très fière mais qui restent inscrites dans la mémoire. Situations cocasses, instants inoubliables qui trahissent une humanité toute en imperfections. Ces “Souvenirs lamentables” sont finalement le coin du jardin le plus secret de l’auteur ; des secrets que les femmes n’osent jamais livrer.

Mon Avis

Ne vous est-il jamais arrivé, dans un moment de votre vie, de vous remémorer des instants tristes, joyeux, hilarants de votre passé? Ce moment qui vous fait dire « Ah oui…« ? C’est ce que fait l’auteure. Elle passe en revue quelques faits de son passé. Des faits qui se rappellent à elle tranquillement. Des rencontres avec, chacune, leur spécificité. Leur personne particulière. Des rencontres qui se passent de manière incongrue. Parfois. Ces hommes sont semblables à l’humain lambda ou à des personnalités très connues. C’est sa vie non routinière que nous présente l’auteure, avec ce naturel qui est le sien.

L’auteure nous a habitué à des histoires, intimes. Elle écrit sans langue de bois, et nous décrit des situations embarrassantes, cocasses. Avec sa plume habituelle, elle raconte, comme l’on raconte ses souvenirs au coin du feu, avec un regard perdu dans lointain. De temps en temps, elle semble esquisser un sourire, rêveur. Le lecteur ressent ce côté bilan d’une longue vie de plaisir. Le vocabulaire est soft pour un roman pour public averti. Je dis bien soft car la lecture est faite avec une forte simplicité. Les scènes sont décrites avec beaucoup de pudeur. Ce qui fait l’unicité et la force de la plume de l’auteure. Chaque scène est si bien décrite que le lecteur l’imagine sans problème.

J’ai beaucoup ri et souri sur le ridicule de certaines situations que l’auteure décrit avec beaucoup d’humour. C’est si bien raconté que le lecteur ressent en lui ce qu’éprouve l’auteure, en narrant ses souvenirs. Cette sensation, entre rêve et réalité, où les yeux se perdent au loin, et que le visage s’adoucit. Un sourire se dessine, ou l’esquisse d’un rire. C’est cette atmosphère que le lecteur ressent tout au long des pages. C’est si bien écrit que l’on oublie que c’est un ouvrage pour public averti. Françoise Rey nous a habitué à un langage beaucoup plus direct, plus coloré. Dans ce recueil de nouvelles, les mots sont empreints d’une grande tendresse, d’une grande douceur. 

 

9782363260147   Tabou Ed. Coll. Les jardins de Priape   240 p.   16€

Quelle importance – Michel LAMBERT – 2024 – Ed. Quadrature

Quatrième de couverture

Les nouvelles de ce recueil racontent la confrontation entre des personnages qui se ressemblent ou pas, qui s’aiment ou pas. Chaque histoire est un spectacle qui met en scène des êtres pour qui l’heure de la vérité a sonné. Peut-être… Pas sûr. C’est si difficile. Parfois ils se taisent, parfois ils parlent trop, parfois ils rient pour une bêtise, parfois ils mentent, il leur arrive même de toucher la cible en plein cœur. Croient-ils. Quelle importance après tout, pourvu que le ciel qu’ils contemplent si souvent ne leur fasse pas faux bond.

Mon Avis

La vie est faite de souvenirs. De hauts et de bas dans les relations. Parfois, il reste les regrets. Plutôt une sorte de je-ne-sais-quoi indéfinissable. Comme un mot que l’on aurait sur le bout de la langue, et qui disparaîtrait. Des actes ont lieu sans que l’on en comprenne la raison. Cette dernière est peut-être si peu significative, qu’elle n’a pas eu d’importance. qu’à un moment du passé. Des années plus tard, l’oubli l’aurait balayé et mis sous le tapis de la mémoire défaillante. Tels sont les personnages de ce recueil de nouvelles. Un jour, un événement important à leurs yeux, les a fait réagir. Malheureusement ou heureusement, des années plus tard, ils ne s’en souviennent pas. Ils ont des doutes et se questionnent.

Le recueil nous emmène dans des souvenirs hachés, cachés, oubliés des personnages. Peut-être que ces regrets ne sont pas si importants? Cela s’est passé à un moment précis de leur vie, où ils n’étaient pas au mieux de leur forme. Le vocabulaire utilisé est celui de la nostalgie, de l’oubli, du remords. Pourquoi? Aucun des personnages ne pourrait répondre à cette question. Enfin oui, ils le savent. Puis, non, c’est une sorte de déjà-vu. Pas vraiment vu. Peut-être s’en souviendront ils. Peut-être pas. Le lecteur les suit dans leurs pérégrinations et dans les méandres de leurs souvenirs à moitié effacés.

La mémoire est ce que l’humain a de plus précieux, entre autres. Elle est la dépositaire de sa vie. Que se passe-t-il quand elle se met à fondre comme neige au soleil? Quand elle fait divaguer à la recherche de quelque chose perdu dans la brume? Les personnages, dans un superbe récit de l’auteur, vivent cet instant. Ce moment où la mémoire, les souvenirs font gravement défaut. Ils ont beau chercher, mais rien ne leur vient à l’esprit. C’est rageant. Est-ce si important? C’est peut-être la raison pour laquelle la mémoire ne joue pas son rôle, ou peut-être autre chose. Quelle qu’en soit la raison, les personnes continuent à se questionner sur leur carence. Sur les souvenirs effacés. Sur les faits oubliés. Quelle importance? Pourvu que la vie continue…

 

9782931080481    Ed. Quadrature    124 p.    18€

 

La tête haute – Paul BRUARD – 2025 – Ed. Ex Aequo

Quatrième de couverture

Je dois gagner. J’ai tellement rêvé de ce moment que mes jambes en tremblent. Bien sûr, ce n’est qu’une course. Mais pour moi c’est tellement plus. Le cross du collège, c’est ma réponse au harcèlement que je subis depuis deux ans… Je veux battre la bande des Mousquetaires de la terreur, et leur montrer que je suis capable de ne plus avoir peur. Arriver en premier pour me relever, et continuer à espérer que les choses peuvent s’arranger. Rester debout, exister. Et garder la Tête Haute. C’est parti

Mon Avis

L’entrée au collège est un moment marquant et stressant, pour un enfant. Nouveau rythme scolaire. Nouveaux camarades. Nouvelles matières. C’est un grand tournant dans la vie du nouveau collégien. Cela veut dire qu’il est devenu grand. En fait, les apparences sont trompeuses car ce dernier reste encore un enfant avec ses doutes, ses peurs, son courage. Il doit faire « comme si« , tout en étant fragile. Dorian est au collège depuis deux ans. Il s’est habitué au rythme scolaire. Il n’a pas beaucoup d’amis, sauf Charlotte, qu’il connait depuis la maternelle. Pire… Il est la cible d’un groupe d’élèves qui le harcèle chaque jour. Sa vie est devenue un cauchemar. Que faire? À qui en parler? Comment doit-il agir?

C’est la peur au ventre que Dorian va en cours chaque jour. L’auteur nous décrit, par le menu, le harcèlement subi par cet adolescent. Il nous fait entrer dans ses pensées qui ne sont pas toujours sereines. Nous assistons aussi à la réaction des adultes. A leurs réponses face aux révoltes de Dorian. Les adultes perçoivent-ils vraiment la gravité de la situation? Un monde aux réponses inadéquates. La détresse de Dorian est touchante. Les mots de l’auteur décrivent la situation difficile avec empathie. douceur, tendresse, et un soupçon de désespoir. Comment faire pour aider Dorian? 

Une course de cinq kilomètres se prépare pour la fin de l’année scolaire. Dorian décide d’y participer. Mieux, de la gagner. Pour ne plus subir ce harcèlement. Peut-être qu’il devrait agir contre ces harceleurs avant la course. Le fait de gagner cette dernière poussera t-il, ses harceleurs à ne plus l’agresser? Ce n’est pas si sûr. Il sait qu’il lui faut une bonne réponse. Mais quelle est-elle? Les traces de ce harcèlement sont indélébiles. Elles touchent et détruisent l’estime de soi. Dorian souffre et Charlotte, son amie, est la seule à rester auprès de lui. Pourra t-elle l’aider à faire face à ses harceleurs? Elle sera présente le jour de la course. Dorian aura au moins un supporter. Cela le revigore. En attendant, autour de lui, tout le monde ne réagit pas comme Charlotte. Surtout les adultes. Heureusement qu’il peut compter sur son amie qui le comprend si bien. Comment fait-elle ?

 

9791038809666   Ed. Ex Aequo  Coll. Saute-mouton   132 p.    13€

 

Île de Pâques – A l’abri d’un pukao – Guy MEYER – 2023 – Ed. L’harmattan

Quatrième de couverture

Sur un bout de terre qui, à cette époque, ne se nommait pas encore « l’île de Pâques », le jeune Ahito porte un regard critique sur les coutumes de son monde. Ce monde lui semble régi par des règles et des autorités bien trop sclérosées. Grâce à une mystérieuse adolescente, son rêve d’un ailleurs et d’un retour aux sources prend forme peu à peu. Par la même occasion, il fait le délicat apprentissage des comportements et des secrets féminins. Bien des mystères entourent encore la culture « rapanui ». L’auteur de ce roman a tenté d’éclairer certaines croyances et pratiques de ce peuple énigmatique.

Mon Avis

L’île de Pâques. Une île déserte, de nos jours, protégée par des géants de pierre qui scrutent, inlassablement, l’horizon. A-t-elle été habitée un jour? Qui a bâti ces géant de pierre? À quoi ressemblait la vie sur cette île? Ahito nous fait découvrir l’histoire, le peuple, les croyances de cette île, à l’époque où cette dernière ne se nommait pas « Ile de Pâques« . Une époque où les dieux vivaient en symbiose avec les humains. Une époque où leurs sentiments de colère, de joie, étaient perçus de suite par les humains. Ces derniers ont-ils enfreint un tabou? Ont-ils minimisé les offrandes? Ahito, enfant de l’île, s’interroge sur les dieux. Sur leur utilité. Sur leur protection. Méritent-il le respect des iliens?

Cette terre, balayée par la colère de la nature, mérite t-elle que l’humain se sacrifie pour la protéger? Une protection qui est celle des dieux qui se couchent devant la nature. Mérite t-elle d’être honorée? Ahito et son amie ont une autre vision de leur île et de son avenir. Le récit invite doucement le lecteur à faire connaissance avec les iliens. C’est en frissonnant que, parfois, le lecteur accompagne le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui ont, dans le sang, des gènes de bâtisseurs. Nous évoluons entre deux mondes: le rêve et la réalité de Ahito qui se mêlent, pour nous raconter son désir de braver les Anciens et les dieux. N’est-ce pas dangereux?

Ahito pressent de déclin de son île et de sa végétation. Alors, il questionne le ciel, les hommes, les dieux. Selon lui, ces derniers ne méritent pas d’être honorés. Est-ce un présage de « voir » la chute de son île? Les gardiens n’ont pas l’air de servir à quelque chose. Chaque tornade emporte un bout de terre, couche les arbres et détruit les habitations. Comment devenir les habitants de l’île de Pâques? Cette île a-t-elle réellement été habitée ou est-ce l’un des présages de Ahito? Avec son amie, ils représentent, à travers leur amour, la création et la vitalité de cette terre. Quelle est l’histoire de ces hommes qui y ont abordé et l’ont peuplé?

9782140329111    Ed. L’harmattan    286 p.    24€

Si tu m’obéis – Adda VERNET – 2024 – Ed. Ex Aequo

Quatrième de Couverture

Que feriez-vous si un psychopathe vous laissait le choix entre tuer l’être qui vous est le plus cher ou tuer quelqu’un d’autre… mais avec votre complicité ? C’est ce qui arrive à Bianca, une libraire de Guérande. Quand elle se volatilise avec toutes ses affaires, la police conclut à un départ volontaire et n’enquête même pas. Comme dans de nombreux faits divers réels, les policiers maltraitent même les proches, fous d’inquiétude, les jugeant trop insistants. Alors pleine de rage, Agnès, l’amie de Bianca, va mener sa propre enquête. Passionnée d’histoires criminelles, elle soulève une armée de bénévoles, tous plus attachants les uns que les autres. Mais sans compétences réelles en investigation, ne risque-t-elle pas plutôt de provoquer l’issue fatale ?

Mon Avis

Dans le monde entier, les adultes qui disparaissent se comptent à la pelle. En France, tout adulte a le droit de disparaître volontairement. Ce qui, parfois, peut être pénalisant pour certaines disparitions. Bianca est une jeune femme, une jeune mère. Son fils a un mois. Elle a quitté le père qui ignore l’existence de cet enfant. Elle a pour ami Agnès, propriétaire du restaurant près de sa librairie. Un jour, Bianca disparaît avec son bébé. Où est-elle? A-t-elle eu un accident? Est-elle partie en voyage sans prévenir personne? A-t-elle été enlevée avec son enfant? Des questions qui turlupinent Agnès et Isadora, la mère de Bianca. Mais pas la police, malheureusement, qui estime qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Les deux femmes vivent un cauchemar.

Le lecteur assiste à d’autres meurtres. Une tuerie qui commence à intriguer les policiers. Enfin! La plume de l’auteur rend le lecteur addict. Ce dernier s’interroge sur les faits qui ébranlent une famille désemparée et des inconnus compatissants. Le vocabulaire reflète la violence qui accompagne les citadins. L’atmosphère en est imprégnée. Les policiers vont-ils, enfin, prendre au sérieux la disparition de Bianca et de son fils? La vie d’un bébé ne vaut-elle pas une enquête? Effaré, le lecteur assiste aux crimes. Il se questionne. Quel est le lien entre la disparition de Bianca  et cette série de meurtres?

Isadora, la mère de Bianca et Agnès, l’amie de cette dernière sont les seules à enquêter sur le départ de Bianca. Très maladroites au début, elles prennent de l’assurance et commencent à agir comme des professionnels. Auront elles un bon résultat? Le tueur pourrait-il être dans les parages? Est-ce lui qui a enlevé Bianca? L’auteur nous emmène, avec lui, dans les méandres du cerveau malade du tueur. Et cela fait peur. Très peur. Quelle est l’histoire de cet homme? L’inquiétude, s’invite dans la lecture, puis le doute, et, enfin, c’est le coup de poing dans le ventre. Celui qui bloque la respiration et permet au cerveau d’assimiler des horreurs. De la police ou de la famille, qui découvrira le tueur? Le connaissent ils? Trouveront-ils Bianca et son fils?

 

9791038809284   Ed. Ex Aequo Coll. Rouge   244 p.   20€

Il pleut sur Ankara – Hossein DOWLATABADI – 2023 – Ed. L’harmattan

Quatrième de couverture

Ankara, par une froide et pluvieuse journée d’automne. Jamileh, qui vient de traverser clandestinement la frontière montagneuse entre l’Iran et la Turquie, laissant tout derrière elle, attend que son mari vienne la rejoindre. Ainsi commence et ainsi s’achèvera le récit d’une vie mise en miettes : Jamileh a reçu des nouvelles, de mauvaises nouvelles, qui soudain balaient tous ses espoirs et ravivent sa mémoire confuse et blessée. Désormais seule avec les fantômes de son passé, elle évoque, en des séquences parfois cauchemardesques qui s’entremêlent et font écho à ses souvenirs, le destin dramatique de sa famille détruite par la révolution iranienne de 1979 et le régime délétère des mollahs. Il pleut sur Ankara, qui a déjà été édité trois fois en persan, est le premier roman qu’Hossein Dowlatabadi, il y a une trentaine d’années, a écrit en France après son propre départ en exil à Paris.

Mon Avis

La chute du shah et de la shabanou d’Iran, leur fuite avec leurs enfants, est dans de nombreuses mémoires. S’ensuivit une terrible errance qui ne connut un répit que pour enterrer le roi malade. L’arrivée de l’ayatollah Khomeiny fut marqué par de nombreux emprisonnements et exécutions de moult intellectuels. Le roman débute à ce moment-là. À cette période de transition. C’est le moment où les vestes se tournent avec rapidité. Les amis d’hier deviennent de fervents ennemis. Jamileh est restée loyale à ses convictions. Elle a perdu les hommes de sa famille. Où sont-ils? Que leur est-il arrivé? Les reverra t-elle un jour? Pour le moment, avec sa mère et sa fille, elle reste terrée hors de l’Iran. Dans une sorte de no man’s land.

L’auteur dépeint l’âme humaine, lorsqu’elle est confrontée à une situation tragique. Il nous narre la violence sournoise qui finit par éclater au grand jour. La mère de Jamileh, malgré sa supposée folie, est la seule à jeter un regard réaliste, sans fard, sur ce qui se passe et se déroule en Iran. Comme tous les « fous« , Elle représente la conscience sociale. Elle est le réceptacle, la messagère du destin. Ce roman est d’une grande richesse. Nous traversons la période violente, houleuse, sanglante, qui a accompagné l’arrivée d’une politique de terreur qui s’est abattue sur l’Iran. Que sont devenus les disparus? Sont-ils prisonniers ou enterrés dans des fosses communes?

A travers cette histoire, ce cauchemar humain, c’est le destin de l’Iran que nous conte l’auteur. Cette femme écartelée entre la fuite et l’attente de son époux, loin des frontières de son pays, représente le peuple écartelé entre l’ancien pouvoir royal et celui de la religion. Partir ou revenir et endosser les doctrines des mollahs? Telle est la question. Elle représente ce peuple qui n’a pas les moyens de partir. Un peuple qui garde l’espoir que ce ne soit qu’un cauchemar dont il se réveillera bien vite. Un peuple qui va vivre en mode « instinct de survie« . Un peuple qui se met à errer à travers le monde comme son ancien roi. Que va-t-il advenir de ces personnes? Que va-t-il advenir du pays? Dans ce chaos, les femmes luttent contre ce carcan que l’on essaie de leur imposer. Elles tentent d’y échapper par tous les moyens. Est-ce chose aisée? Quel sera le destin de Jamileh dans cette attente, elle qui a tout perdu?

 

9782336428505    Ed. L’harmattan Coll. Iran en transition    180 p.    18€

Le plafond – Marco GUZZON – 2025 – Ed. Ex Aequo

Quatrième de couverture

À l’apogée de leur incompréhension, une mère et une fille voient leur lien se dégrader de jour en jour. Au détour d’un énième dialogue de sourds, la mère annonce la visite prochaine de son père, et la fille est prise de curiosité pour son histoire de famille. Transgressant une règle absolue, elle se décide à visiter le grenier qui lui est depuis toujours interdit, et va découvrir qu’une ombre plane sur sa mère. Cette ombre, née d’un passé sordide, est à l’origine de tous ses maux.

Mon Avis

L’amour d’une mère est ce qu’il y a de plus merveilleux. Et l’amertume d’une mère, me direz vous? Eh bien, le plus souvent, elle la garde au creux de son être pour protéger son enfant. Elle le voit vivre avec amour, bonheur et innocence. Parfois, comme dans la plupart des familles, cette amertume est due à un secret. Un horrible secret. Le genre de secret que l’on ne peut enfermer dans un placard. Un secret que l’on enterrerait plutôt sous des mètres cubes de terre. Et encore, ce ne serait pas assez profond. Deux femmes adultes se font face. Une mère et sa fille. L’une conseille, l’autre se cabre. Pourquoi? Que se passe-t-il?

L’innocence d’une fille face aux peurs, aux souffrances d’une mère. L’araignée, qui représente la conscience de la mère, déroule le fil du passé. Pourquoi ne le tisse t- elle pas? Elle raconte. Elle divulgue. Acerbement. Tristement. Avec une joie malsaine. Quelle est cette ombre noire qu’elle semble si bien connaître? Une ombre silencieusement, méchante, brutale, assassine. Une ombre qui ne parle pas ou peu, mais, qui agit avec un exécrable plaisir. La fille pense à sa passion et oublie la carrière qu’elle semble ne plus souhaiter exercer : avocat. Pourquoi ne pas combiner les deux? Et cette passion que sa mère lui conseille de remiser au placard… Pourquoi?

Dans cette pièce de théâtre, deux femmes se font face. La mère qui vit dans le passé, et sa fille qui respire le présent et le futur. Elles font face à la violence de leur vie. Elles ne se comprennent pas. L’une est dans le déni. L’autre a les pieds sur terre. Elles s’aiment et ne savent pas comment le dire, le montrer. Il y a ce secret qui les éloigne. Pour combien de temps? Il y a des histoires que l’on ne peut conter. Même à des enfants adultes. Des secrets qui détruisent des vies à petit feu. Des secrets scellés dans la douleur, les larmes, et le fait de s’en vouloir. La mère pourra t-elle s’en libérer un jour? Pourra t-elle en parler à sa fille? Quelle sera la réaction de cette dernière? Leur amour mutuel est entaché de peur, de tristesse, de douleur, longtemps remisées au fond d’un gouffre. L’amour d’une fille pour sa mère, sera t-il suffisant?

 

9791038809581   Ed. Ex Aequo Coll. Entr’Actes   56 p.   8€

 

Hors des sentiers battus – Marie SANN & Yann KREHL – 2024 – Tabou Ed.

Quatrième de couverture

Pour Lizzy, jeune étudiante, qui emménage pour ses études en colocation avec Elva une amie plus âgée et bien plus délurée qu’elle, le sexe et les relations amoureuses ne sont pas sa priorité. Mais lorsque la curiosité la pousse à visiter un sex-shop pour la première fois, Lizzy se décide à explorer sa sexualité. Des jouets sexuels aux applications de rencontres en passant par les premières expériences, elle essaie des choses nouvelles et sort des sentiers battus pour découvrir peu à peu un intérêt certain pour le côté le plus coquin du sexe.

Mon Avis

Un proverbe sénégalais dit « à force de cohabiter, l’on finit par avoir les mêmes défauts ». Lily en est l’exemple. Fraîchement débarquée de sa province, elle se prépare pour ses études. Sa cohabitation avec Elva se passe bien. Alors, quel est le problème? La jeune étudiante, aux métiers éphémères, a décidé de découvrir son corps et de tester de nombreuses choses. C’est le début d’une longue aventure. Personnelle. Puis financière. Tout se déroule pour le mieux, jusqu’à ce que sa colocataire perde son emploi. Alors, la réalité rattrape la rêveuse exploratrice des sens. Comment subvenir au paiement du loyer, entre autres? Quelles solutions trouveront-elles ?

Cette bande dessinée est très intéressante. Les couleurs sont superbes et Lily a l’air délurée face à sa colocataire, plus pondérée. Les dialogues sont assez terre-à-terre. Ce qui n’empêche pas de suivre les aventures de Lily et de sa colocataire. Les planches sont d’une couleur éclatante. Les personnages sont peints à la manière d’animes. Ce qui n’est pas désagréable. Loin de là. Les personnages sont stylisés en fonction de leur caractère. Lily surprend le lecteur avec sa facilité à accepter et à explorer le monde et ses différentes pratiques.

Une troisième colocataire s’invite dans l’appartement. Lily semble avoir oublié les raisons qui lui ont fait quitter sa campagne: ses études. Explorer le monde intime lui paraît plus intéressant. Est-ce une bonne idée? Cela n’a pas l’air de déranger ses colocataires et ses amis. Lily sait-elle qu’elle hypothèque son avenir? Autre question vitale: comment pourra t-elle payer son loyer si sa situation professionnelle est si instable? Le lecteur se pose ces questions. Pas notre héroïne. De toute manière, son histoire ne fait que commencer. Une suite est en cours. Espérons que Lily finira par revenir à la raison et mènera de front ses explorations intimes, son emploi, si possible, pérenne, et ses études.

 

9782359542066      Tabou Ed.       48 p.     17€

L’octavone, roman colonial – Victor GAUTREZ – 2023 – Ed. L’Harmattan

Quatrième de couverture

Qui, des trois rivales : Athénaïs la noire, Paulette la blanche ou Roberte l’octavonne, va l’emporter pour devenir l’épouse de « Monsieur le Procureur de la République Romuald Sainte-Croix » qui « n’était préoccupé que d’avancer rapidement dans sa carrière et de se créer un foyer » ? D’un certain point de vue, Roberte partait avec une longueur d’avance : « sans conteste elle était plus belle que Paulette et qu’Athénaïs, plutôt grande, proportionnée à merveille, très élégante… elle était mieux que belle : troublante ». Décrochera-t-elle pour autant la timbale? Ce roman de 1924, situé à Fort-de-France en Martinique et dans les environs immédiats, met en scène, sous tous les angles, les effets du « préjugé de la race ».

Mon Avis

Nous faisons un voyage, dans la Martinique « An  tan lontan » (Autrefois). Une Martinique où la classe sociale se faisait en fonction de la couleur de peau. Il y avait les métropolitains, les békés, les octavons, les quarterons, les mulâtres et les noirs. Chacun rêvait de se lier à la classe supérieure pour s’élever socialement C’est dans ce monde que Romuald, un quarteron (fils d’une blanche et d’un métis) tombe amoureux d’une octavone (fille d’une quarteron et d’un blanc). Un amour partagé. Timidement. Mais, il lui faut le consentement du père de sa belle pour lui faire la cour. L’aura-t-il? Son rang social, donc sa couleur, sera t-il une entrave à cet amour? Que fera Romuald en cas de refus du père, de celle qui fait battre son cœur?

Alors, débute une sorte de vaudeville à la martiniquaise. Les langues se délient. Romuald est issu d’une famille de fermiers qui a fait fortune. Qu’il soit remarqué par une blanche métropolitaine, fait couler beaucoup d’encre et est sujet de nombreuses conversations dans les foyers. Nous entrons de plein pied dans le monde coloré de la société antillaise. Vers quelle jeune femme Romuald dirigera t-il son cœur? Le choix est vital. Réussira t-il à enlever une belle à sa famille? Laquelle? Les paris sont lancés. Et ce n’est pas un jeu de mot. Le lecteur se prend vite au jeu. Cette lecture addictive est, parfois, saupoudrée d’un humour caustique voire pince-sans-rire.

Un quarteron qui souhaite épouser une octavone dans la Martinique de cette époque, relève d’une gageure. Tout Fort de France est aux premières loges, et compte les coups. Il s’agit de Roméo et Juliette à la sauce créole. Donc, une histoire électrique qui illustre bien le classement social, en fonction de la couleur de peau. Romuald fait battre des cœurs autour de lui. Cependant, le sien ne bat que pour une seule. Qui ? L’auteur nous fait découvrir la Martinique post esclavage et son  classement social coloré. Nul ne semble souhaiter franchir cette frontière, sinon vers le haut. Un sport bien difficile. Que fera Romuald? Que de rejets, de regrets. de vies brisées sur le chemin de l’amour. Un chemin de larmes, de déception, de rancune. Un Roméo et Juliette à l’Antillaise.

 

9782336423685    Ed. L’Harmattan Coll. Autrement Mêmes    178 p.    18€

Buffet et apparences – Francis BONNELLE – 2024 – Ed. Ex Aequo

Quatrième de couverture

Sandrine et Sylvain ont une annonce à faire ! Pour cela, ils organisent un joyeux buffet et ont tout prévu : des fruits de mers, du bon vin, une décoration chic et des convives qu’ils affectionnent. Malheureusement, avec les quiproquos et les rebondissements qui vont ponctuer la soirée, tout semble vouloir saboter leurs projets. Et ce n’est pas cette mystérieuse lettre reçue un peu avant le buffet qui viendra les aider.

Mon Avis

En général, quand toute une famille se rassemble sur l’invitation d’un des membres, c’est qu’il y a quelque chose d’important à annoncer. Mais, Sylvain et Sandrine, ont invité des voisins, et même la concierge. Qu’ont-ils a dire qui puisse concerner ces derniers? Chaque personnage semble avoir un secret ou un grief contre l’un des invités. Ont-ils, eux aussi, des choses à dire? Détiennent-ils des secrets plus ou moins explosifs? Ce buffet chatouille la curiosité du lecteur qui meurt d’envie de savoir ce qu’il en est. Ce repas va marquer chaque invité. Ce repas risque de marquer les mémoires. Chaque invité rumine quelque chose envers un autre.

Les personnages et leurs caractères amènent beaucoup d’humour à cette pièce de théâtre. Le lecteur, à travers les dialogues, se doute qu’il y a des secrets. Du ressentiment. De la colère profonde et bridée. Les personnages et leur discours font penser au film « le prénom« , car le lecteur se doute que ce buffet court à la catastrophe. Quelle découverte allons-nous faire? Qu’ont à dire Sandrine et Sébastien, qui puisse concerner tout ce petit monde? Le lecteur est impatient car il se doute que le message sera fracassant. Peut-être que tout ne se passera pas comme le souhaitent Sébastien et Sabine.

Une lettre anonyme, et le dîner prend une toute autre tournure. La plus inattendue. Que se passe-t-il? Y aurait-il un secret qui concerne toutes les personnes présentes? Ce qui m’a fait sourire, c’est que la concierge portugaise ne s’exprime qu’en espagnol. Il y a peut-être anguille sous roche. Un vaudeville se profile à l’horizon, entre des voisins qui ne s’apprécient pas trop. C’est une pièce de théâtre hilarante. Le lecteur va de découverte en découverte. Ce qui n’est rien face au feu d’artifice final qui le laisse complètement pantois. Qu’allons-nous découvrir? Pourquoi faire un buffet avec des invités si hétéroclites? Au cours de la lecture, en plus des éclats de rire, le lecteur ne pourra dire que « OH… MON… DIEU »!

 

9791038809628     Ed. Ex Aequo Coll. Entr’Actes     212 p.      18€

Les Héritiers – Le clan des brumes – Antonio PEREZ HENARES – 2023 – Hervé Chopin Ed.

Quatrième de couverture

Alors que la révolution néolithique s’apprête à bouleverser le cours de l’humanité, deux jeunes chasseurs du clan des Brumes décident de partir découvrir la « Grande Eau ». Le Fils de l’Aigrette et l’Archer se lancent ainsi dans une aventure initiatique qui les mène des montagnes de la péninsule ibérique jusqu’au bord de la mer. Ils s’imprègnent des coutumes d’autres peuples, apprennent de nouvelles façons de vivre et découvrent la sexualité et l’amour. Mais leur parcours traverse une nature hostile, et les clans qu’ils rencontrent ne sont pas toujours prêts à accepter l’imprévisible…

Mon Avis

Le Clan des Brumes se remet doucement de sa guerre avec les Peaux Claires. La fin de cette bataille signe t-elle le début d’une nouvelle ère? La fin définitive des affrontements? Rien n’est moins sûr. Le clan s’agrandit lentement mais sûrement. De nouveaux foyers se créent. Le clan se prépare à faire face à un hiver encore plus rude que le précédent. Œil Perçant s’est assagi et fait l’admiration de son clan. L’accepteront-ils définitivement? Le second tome du clan des brumes nous fait retrouver un groupe affaibli par les nombreuses vies perdues pendant la guerre. C’est un groupe qui prend le temps de s’agrandir car c’est l’une de ses faiblesses. Le Clan nous mènera vers de nouvelles aventures.

Après un premier tome très bien écrit et prenant, le lecteur entre sans difficulté dans le récit des héritiers. En effet, il retrouve les personnages principaux tels que L’Aigrette, Œil Perçant. Merlette… De nouveaux couples se sont formés. Le peuple des brumes vit une époque de changement. Les hommes sont en pleine ère de mutation. L’homo sapiens change la donne au sein des peuples. De nouveaux savoirs, de nouvelles capacités, voient le jour. Les héritiers de ceux qui les ont précédé marchent vers de nouvelles aventures qui n’ont rien à voir avec celles de leurs prédécesseurs. Ils sont plus curieux, et ont une intelligence plus aiguë. L’Archer, fils de Œil Perçant en fait partie.

La curiosité pousse l’Archer et son ami, Fils de l’aigrette à vouloir découvrir « la grande eau ». C’est le début d’un long voyage, riche en découvertes. Que feront-ils de tout ce qu’ils auront vu? Ramèneront ils de nouvelles pratiques dans leur camp? Que leur réserve l’avenir? Les peuples commencent à se sédentariser, donnant ainsi naissance à l’agriculture et à l’élevage. Le lecteur les accompagne et découvre de nouveaux peuples, de nouveaux modes de vie. Il découvre aussi le partage, les coutumes de ces peuples. Les deux jeunes guerriers font  de nouvelles rencontres. Qu’ont-ils laisser comme souvenir auprès de ces peuples qui les ont accueilli? Œil Perçant reverra t-il son fils ou partira t-il pour les Verts Pâturages sans savoir ce qu’il est devenu?

 

9782357207585    H.C. Editions    252 p.    21,50€

L’attendeur (de première classe) – Fabien Maréchal – 2024 – Ed. Le chant des voyelles

Quatrième de couverture

Grégoire Furnier n’est pas n’importe qui. Il a réussi le concours très sélectif des Attendeurs de première classe. L’EsA, Ecole supérieure de l’Attente, forme une élite capable d’attendre à la place de personnalités de haut rang, tel le Ministre de l’Intérieur. Grâce à leur Attendeur (de première classe) ces gens importants ont la possibilité de ne pas perdre leur temps, pour eux si précieux. Les capacités des Attendeurs sont d’autant plus grandes qu’ils sont plus concentrés. Certains peuvent atteindre des scores de plus de 30%, performances remarquables et difficilement dépassables. Mais un événement dramatique change le cours de la vie de Grégoire, qui se retrouve au chômage. Courageux, humaniste, il met ses capacités extraordinaires au service de ses voisins : des jeunes qui s’ennuient, une gardienne d’immeuble avec ses chats, une ado qui sèche l’école, sa mère brutalisée par le mari, un vieux voisin. Mais bien sûr, les capacités exceptionnelles de cet Attendeur attirent la convoitise d’agents étrangers… L’originalité du texte tient aussi à sa qualité de satire du monde administratif, vu de l’intérieur. Dans le roman pince-sans-rire de Fabien Maréchal, tous les ingrédients d’une farce poétique sont réunis. On songe à Lewis Carroll, Alphone Allais, Boris Vian. Une magnifique créativité qui nous fait rire à chaque page, offrant un éclairage ironique et distancié sur notre monde contemporain.

Mon Avis

Tu m’en diras tant, me suis-je dit en lisant le titre. Qu’est-ce qu’un Attendeur? Qu’attend-il? S’agit-il une vraie attente ou d’une façon de faire? Tout un monde. Grégoire décide de passer le concours pour devenir Attendeur. Avec succès. Son métier lui plaît, au point qu’il n’a pas l’impression de travailler. Heureux homme. Mais le bonheur est comme certaines histoires d’amour. Il finit mal, en général. C’est le cas pour Grégoire. Que s’est-il passé? Pourquoi lui et personne d’autre? Aberration! Voici un Attendeur qui n’attend que pour lui-même. Le fameux grain de sable est passé par là et a grippé la machine. Est-ce définitif?

Le récit est fait avec un humour très fin, pince sans rire, parfois. Les personnages sont caricaturés à souhait. La lecture se fait avec gourmandise. Avec délectation. Le lecteur ressent un certain attachement envers Grégoire, un homme un peu perdu dans son quotidien, mais pointilleux dans son métier. À quel point? L’humour qui imprime chaque ligne, chaque page, invite le lecteur à ne plus pouvoir lâcher le livre. À aucun moment ce dernier ne se rend compte que ce livre fait plus de trois cents pages. Le vocabulaire clair, simple rend la lecture agréable, amusante. Quand un Attendeur se retrouve au chômage, que devient-il?

Un Attendeur qui n’attend plus. Attend-il quelque chose de sa vie? Entretient-il son don? Grégoire nous entraîne dans son monde qui peut être dantesque, parfois. Ce monde où l’Attente devient une géométrie quantique. Où l’Attendeur se perd dans les attentes. et réfléchit à l’efficacité d’un instant sans attente. Que cache le fait qu’il ne soit plus contraint d’attendre? Que peut-il faire de ce temps libre? L’Attente est un métier qui peut être universel. Doit-il le démontrer? Le lecteur le suit avec émotion dans les méandres de son service, de ses pensées, de ses actes. Il éprouve une sorte d’attendrissement pour un Attendeur qui ne sait plus comment ne pas attendre ou comment attendre différemment. Grégoire trouvera t-il des réponses à ses questions? Les humains sont souvent si impulsifs ou calculateurs. Il faut laisser le temps au temps, et… attendre.

 

9782490580194    Ed. Le Chant des Voyelles    328 p.    21€

Le chat noir – Patrick MOTHES – 2023 – Ed. L’harmattan

Quatrième de couverture

La vie d’un village paisible peut être rapidement troublée. Même lorsqu’il s’agit d’un village « ordinaire », authentique, son quotidien peut finalement se révéler impitoyable. Baillac, cette petite bourgade du sud-ouest n’échappe pas à cette réalité. Pourtant, il s’agit d’un village comme un autre, un village ressemblant au vôtre, un village avec son histoire, ses croyances, ses chimères, ses coutumes, ses particularités, ses habitants, ses rumeurs, ses jalousies et ses braves gens. Bref, un village presque anodin tant son format est commun et son profil répandu. Alors, pourquoi est-il le théâtre de cet assassinat, de ce meurtre sordide ? Pourquoi le ou les auteurs de ce crime horrible ont-ils éliminé cet homme apprécié par l’ensemble de la population ? Pourquoi avoir supprimé un serviteur de Dieu ? Telles sont les innombrables questions qui bousculent le quotidien d’une population qui finit par se méfier d’elle-même.

Mon Avis

Un petit village du Lot où la vie stagne, un village qui se meurt tranquillement, chaque jour semblant se fondre dans le précédent. Il n’y a que des personnes âgées, témoins d’un temps révolu, même si le maire, désespéré, fait tout pour attirer de jeunes familles avec des promesses d’activités culturelles et de rénovations. Les rues étroites, bordées de maisons en pierre, vibrent encore des souvenirs d’une époque dorée, mais aujourd’hui, elles résonnent d’un silence pesant. Tout le monde se connaît et surveille les faits et gestes de tout le monde, comme si chaque geste était soumis à un jugement collectif. Il y a des disparitions, des évènements mystérieux, dans une indifférence implacable qui pèse sur l’atmosphère du village. Puis un jour, le précieux équilibre est rompu par le cauchemar: le curé de la paroisse est retrouvé mort dans son église, une scène tragique qui secoue la communauté. Hum, ça sent le roussi. Qui a bien pu faire cela? Y a-t-il un lien avec la disparition du précédent curé qui, lui aussi, avait pourtant toujours su guider ses fidèles ? Pourquoi ce dernier, un homme apprécié et respecté ? Martial et Serge, deux gendarmes aguerris, se retrouvent contraints de répondre à ces questions troublantes, mais l’énigme semble plus complexe qu’il n’y paraît. Personne ne sait quoi que ce soit sur cet assassinat, une ombre de crainte s’étend dans le village. Les villageois, mutiques, font face aux gendarmes, leurs visages impassibles trahissant une tension palpable, tout en restant à l’affût de la moindre information qui pourrait les éclairer sur les sombres secrets enfouis dans leur terre.

Ce roman policier se passe dans une sorte de huis clos, où l’atmosphère devient de plus en plus oppressante au fur et à mesure que les acteurs du drame cachent leurs vérités. Personne ne veut parler, mais tous attendent avec impatience les résultats de l’enquête, chacun craignant que leurs propres secrets ne soient révélés. L’auteur raconte simplement une histoire dans laquelle le lecteur entre avec nonchalance, mais rapidement, cette insouciance est remplacée par une tension palpable. Tout se passe tranquillement, comme dans tout village en voie d’extinction, où le temps semble s’être arrêté. Le lecteur découvre des cadavres dans les placards de certaines familles, des vestiges d’un passé trouble, témoins d’une vie qui n’a jamais vraiment été paisible. Des secrets de polichinelle, connus de tous les anciens, mais ignorés des nouvelles générations, deviennent des révélations dérangeantes qui ébranlent les fondements mêmes de la communauté. Y a-t-il un lien entre le passé du curé et son meurtre? Qui est-il et d’où vient-il? Les découvertes s’enchaînent sur ce curé, révélant un homme complexe, hanté par des choix difficiles. Des découvertes sur une vie chamboulée par la souffrance, marquée par des injustices profondes et des actes désespérés. Son assassin serait-il un membre de sa famille ? Ou plutôt une figure du passé, venue réclamer justice d’une manière sanglante? Les enjeux deviennent de plus en plus personnels, chaque personnage se retrouvant face à ses propres démons et à la noirceur qui sommeille peut-être en chacun d’eux.

Tous les petits villages du monde ont leurs secrets enfouis au plus profond des mémoires, des vérités souvent dissimulées par le temps et la peur. Mais l’assassinat d’un prêtre soulèvera peut-être un pan du voile, révélant des histoires tragiques et des ressentiments cachés. Deux gendarmes, Martial et Serge, ainsi que leur équipe déterminée, vont tout faire pour résoudre cette enquête, malgré le mutisme ambiant qui pèse sur les épaules des villageois. Le tueur serait-il quelqu’un du passé opaque du curé, un individu que personne n’ose mentionner, ou bien s’agirait-il plutôt de quelqu’un de son entourage immédiat, une figure apparemment innocente, mais dont les motivations pourraient désormais être remises en question? Alors que Martial et Serge, les deux gendarmes chargés de résoudre cette enquête, se heurtent au silence des villageois, ils commencent à suspecter que ce mutisme cache non seulement la peur, mais aussi une loyauté mal placée envers un coupable. Comment faire pour que les secrets ne soient plus? Quelle méthode adopter pour briser ce cycle de silence ? C’est une enquête que le lecteur suit avec attention, palpitation au cœur, soupçonnant de nombreuses personnes, chacune avec leurs propres secrets. La surprise sera grande lorsque les vérités émergeront, retournant la perception que chacun avait de la communauté, et révélant que parfois, le mal se cache là où on s’y attend le moins.

 

9782140336287    Ed. L’Harmattan Coll. Rue des Ecoles    226 p.    20€

Elle s’appelait Delphine – Gül ILBAY – 2022 – Ed. L’harmattan

Quatrième de couverture

Gül ILBAY nous met en face d’une population immigrée qui s’attache de plus en plus à la couleur locale de sa culture d’origine, et qui, faute de moyens d’accès à celle du pays d’accueil, désire renforcer la structure de ses rituels ancestraux. Ce roman propose à son lectorat de déchiffrer réalité et fiction à travers des personnages dont les aventures entrecroisées, correspondent à la réalité de la stratégie matrimoniale de l’immigration en Europe. Les aspirations, les contraintes des traditions et des cultures que subissent les héros de ce roman, nous conduisent vers un voyage entre deux espaces : la Turquie et la France; entre deux villes : Zonguldak, ville minière au bord de la mer Noire et Metz en Lorraine. Les femmes immigrées, piégées dans leur propre condition, nous révèlent à travers leur vie, les termes d’une subordination plus générale. Les récits des personnes qui au prix de douleurs, voguent entre lieux, mœurs, sentiments et passions, confèrent à ce roman son caractère singulièrement attachant.

Mon Avis

La Turquie, son paysage de carte postale, ses traditions désuètes, Ses femmes couvées par les coutumes étouffantes. Être femme, épouse et mère peut s’avérer être une sorte de malédiction. Surtout quand la tradition se pose comme une chape de plomb, sur les épaules des femmes. Dans ce roman, elles sont fortes, abandonnées, esseulées. Elles se battent, avec courage, pour l’avenir de leurs enfants. Elles sont souvent résilientes sous des cieux qui leur sont étrangers. Elles plantent de nouvelles racines, malgré les difficultés linguistiques, territoriales. Elles ont rêvé d’un avenir, mais la vie et ses difficultés les ont poussées à les revoir à la baisse. Elles continuent à se battre malgré tout.

À travers le récit sur la vie de ces femmes, l’auteur nous montre les difficultés d’intégration. Les raisons qui les ont poussées à l’exil. Le récit est fait sur trois générations de femmes. Certaines se battent pour adhérer aux particularités des pays d’accueil. D’autres ont baissé les bras, pour différentes raisons. Toutes font face aux difficultés quotidiennes dans un pays dont elles ignorent la plupart des codes. Ce qui leur tient à cœur, c’est l’avenir de leurs enfants. Même si leur vie est plus agréable qu’au village, elles doivent faire face à de nombreuses difficultés sur leur terre d’accueil.

Okan, le fils de Nuriye, est aussi un déraciné. Sa rencontre et son amour pour Denise, une française, facilite son adaptation dans son pays d’accueil. Les traditions turques se rappellent à son bon souvenir, par le biais de sa mère. Il doit choisir entre ses racines et son pays d’accueil. Que veut sa mère, longtemps abandonnée par son époux? Comment manipulera-t-elle le destin de son fils? Et Delphine, dans tout cela? Bien qu’elles n’aient connu que la souffrance, le manque de l’être cher et l’abandon, ces femmes restent définitivement ancrées à leurs traditions. Des traditions qui les réconfortent dans ce pays d’accueil. Ces traditions qu’elles maîtrisent mieux que celles de la France, ne les empêche pas de s’accrocher à ce qui leur reste de leurs racines. Okan et Denise accepteront-ils le poids des traditions?  Que deviendront-ils?

 

9782140315510   Ed. L’harmattan Coll. Regards Turcs   192 p.   19€

 

Complot artistique – Eurydice TRICHON MILSANI – 2024 – Ed. l’harmattan

Quatrième de couverture

Une affaire palpitante se déroule dans le plus beau Musée d’Art moderne d’Europe : à Beaubourg. Une fâcheuse intrigue qui se trame contre un de ses conservateurs, Simon Berthier, honnête, mais intransigeant, qui prépare une exposition rétrospective du redoutable peintre italien Giorgio De Chirico dont le fantôme hante les espaces du Musée. Tout est fait pour empêcher Simon Berthier de réaliser son rêve : un chef-d’œuvre tailladé, des accidents insolites, de faux tableaux, des attaques fomentées par la presse. Tout est bon pour empoisonner sa vie, son projet et ses amours. Découverte, en filigrane de ce roman passionnant, de quelques-uns des secrets de cette grande institution qu’est le Centre Georges Pompidou.

Mon Avis

La première fois que j’ai vu le centre Beaubourg, je ne savais pas si j’étais admirative, intriguée ou en état de choc. Puis, je me suis aperçue du génie de l’architecte. Pendant des années, j’ai foulé le sol de sa bibliothèque. Aussi, une intrigue à Beaubourg, c’était tentant. Un des conservateurs, Simon Berthier, prépare une exposition sur un peintre qu’il aime bien: Giorgio de Chirico. Cependant, rien ne semble se dérouler comme il le souhaite. Avec Ariane, son nouveau bras droit, il essaie de comprendre. Quelqu’un lui en voudrait-il? Pourquoi? Ce monde de l’art est un véritable panier de crabes. Un milieu sans état d’âme. Simon le ressent profondément et veut préparer Ariane à cette atmosphère typique du monde de l’art.

Et voilà, serpents, scorpions… sont de sortie. Toutes sortes de bassesses sont de mise. Sans oublier la veulerie, le croc-en-jambe, la fausseté. Bienvenus dans le monde de l’art. Simon, qui prépare son exposition, est confronté à tout cela. En vieux de la vieille, il n’y accorde aucune importance. Ne sait-il pas qu’il pourrait être dans l’œil du cyclone? L’auteure nous fait découvrir un milieu où l’envie, la sournoiserie, guident chaque geste. Beaubourg et ses conservateurs n’échappent pas à la règle. Le roman est écrit sous forme d’un thriller qui maintient le lecteur dans une soif inextinguible de découverte. C’est un suspens qui tient en haleine jusqu’à la dernière ligne.

Un piège se tend perfidement. Dans l’anonymat, une araignée tisse sa toile venimeuse. Lentement, mais sûrement. L’exposition de Simon, spécialiste du peintre Giorgio de Chirico, dérangerait-elle? Pourquoi? La jeune Ariane aimerait bien que le fil de la fourberie l’amène à ceux qui œuvrent dans l’ombre. L’histoire tient en haleine car l’auteure manipule très bien la plume et le suspens. Elle fait courir le lecteur dans les couloirs de Beaubourg, à la recherche des conspirateurs, pour épier, écouter derrière les portes ou mener une enquête forte en émotions. Cette exposition aura t-elle lieu? Dans quelles conditions? Comment tout cela va-t-il se terminer? Si complot il y a, Simon arrivera t-il à l’éviter? À quel prix? La méchanceté de l’humain brille de mille feux. La haine, l’envie et la jalousie sont de sortie. Pour le plus grand plaisir de celui qui est dans l’ombre. Aléa jacta est.

 

9782336422350   Ed. L’harmattan Coll. Rue des Ecoles   330 p.    28€

Transports en commun – Denise MIEGE & Leeloo VAN LOO – 2013 – Tabou Ed.

Quatrième de couverture

Transports en commun, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre, riche et surprenante. Plus de quarante ans séparent en effet ces deux amoureuses du verbe qui vous livrent une compilation de nouvelles érotiques exubérantes, excitantes et parfois désopilantes. Elles ont pris un malicieux plaisir à mettre en scène de nombreux personnages immoraux et frivoles dans ce recueil aux textes audacieux, gais et insolents. Les femmes y sont totalement délurées et détiennent probablement la palme de la mauvaise conduite. Et si d’aventure le grotesque et le sordide s’invitent à la fête, la provocation se transforme – grâce au génie de Denise et Leeloo – en Art majeur.

Mon Avis

Dès son premier souffle sur terre, l’humain a fait des rencontres. Si elles sont innocentes au début, elles peuvent devenir intéressantes dès qu’il devient adulte. Des hommes et des femmes se rencontrent. Par le fait du hasard. Lors d’un rendez-vous convenu. Par la force des choses. Ces rencontres peuvent être secrètes, discrètes, au su et au vu de tous. Des liens se nouent, parfois, pour le plaisir. Pour donner un sens à l’absence de tendresse dans le couple. Pour s’éloigner des habitudes routinières. Pour pimenter le devoir conjugal. Pourquoi ne pas profiter de petites folies passagères? Ces petites folies qui vous poussent à vous découvrir sous un autre jour. Telles sont les nouvelles que nous ont concoctées les deux auteures.

En effet, les histoires sont plus ou moins courtes. Elles abordent tous les styles, même le policier, le roman noir. Le lecteur se fait merveilleusement surprendre, dès les premiers mots. Ces hommes et ces femmes font fi des règles sociétales. Ils se laissent emporter, seul, en couple ou en groupe, par leurs plaisirs variés. Les histoires se suivent et ne se ressemblent pas. Le lecteur passe d’un récit sur une rencontre à un polar sanglant. Le vocabulaire est celui de l’érotisme, car ce roman est destiné à un public averti. Les histoires ont un point commun: les humains se laissent transporter par leurs sens. Ils en sont heureux.

Ce recueil de nouvelles est adressé à un public averti. Le transport des sens va au-delà de la folie des hommes et des femmes. Ces derniers expriment leur liberté d’aimer. De s’aimer. Et de vivre leurs rêves avec des inconnus ou des personnes qui partagent leur vie. Ces personnes font du lecteur un complice de leurs aventures. Ce dernier les suit et se surprend à sourire, à trembler de peur, sans pour autant les juger. Il est surprenant de découvrir plusieurs styles qui n’ont rien à voir avec le roman pour adultes. Aussi, découvrir un roman noir, un polar, un serial killer et autres personnages du même acabit, surprend dès les premières pages.

 

9782363260130   Ed. Tabou Coll. Les jardins de Priape   208 p.   17€

L’amant du Mistral – Dominique NIEZNANY, 2024, Ed. Quadrature

Quatrième de couverture

Une femme, un homme. Des hommes, des femmes… Dans ce recueil, tout est affaire de rencontres, d’effleurements, de confrontations, d’observations. L’humour est présent, la lucidité aussi. Cela donne une petite musique douce-amère qui parfois nous fait sourire, et, souvent, nous laisse songeur.

Mon Avis

Amours furtifs. Instants volés. Instants rêvés, sublimés, imaginés. Volés à la vie. Ils sont comme ce vent austral qui souffle. Qui fait la pluie et le beau temps. Telles sont ces histoires que l’auteur nous raconte. Des histoires d’amour plus ou moins insolites. Ce sont des moments volés à la vie. Des moments esquissés avec ou sans la complicité de l’humain concerné. Instants brefs et intenses. Coupables ou non. De nombreux individus ont vécu cela loin du regard des autres. Parfois avec des regards ou des sourires complices. Comment se terminent ces histoires? Qui sont ces hommes et ces femmes qui s’y adonnent? Pourquoi ces instants volés, secrets, tus?

Ce recueil de nouvelles nous emmène dans les secrets des humains. Homme et femmes solitaires. Des êtres adeptes du secret et de l’instant volé à la vie routinière. Au regard des autres. La plume de l’auteur nous fait ressentir une impression d’inachevé. L’histoire se déroule bien, mais, il y a quelque chose d’autre. Mais quoi? Une sorte de mystère qui aurait pu changer le cours de l’histoire. Un acte manqué? C’est ce qui fait le plaisir de la lecture car nous avons envie de dire: « Et si« . Les personnages vivent des moments qu’ils fantasment. Un peu trop, peut-être, ou pas assez. Mais, dont la chute laisse le lecteur dans l’expectative, ressentant diverses émotions.

Comment expliquer les pensées d’un humain, sur un acte, un fait? Avec un humour caustique, l’auteur nous raconte des bouts de vie. Des instants marquants en deçà des souhaits les plus simples. Les chutes sont délicieusement terribles. Terriblement humoristiques, parfois. Le lecteur se régale de chaque récit. Ce recueil de nouvelles nous narre des histoires de tous les jours, mais, dont, pendant un instant, le personnage fantasme le déroulement, voire, la suite. Le lecteur, aussi, rêve de la suite et de la fin. Cependant, aucun d’eux n’imagine ce qui se passera réellement. La lecture reste addictive et le lecteur, fébrile, se laisse emporter dans une histoire qui dépasse son entendement. Il tente même de réécrire mentalement la chute. Mais le destin veille. Jalousement.

 

9782931080443    Ed. Quadrature    123 p.    18€